La fusion d’entreprises peut se concrétiser par la transmission du patrimoine d’une société à une autre, ou la création d’une nouvelle société à cette occasion. Aussi, nous allons uniquement nous concentrer sur le deuxième, celui de la nouvelle structure et surtout avec un nouveau nom. C’est un cas typique de communication financière. Mais attention ! Un communiqué de presse annonçant une fusion peut paraître assez complexe, car il implique plusieurs sociétés et surtout des informations financières capitales.
Prendre en compte le contexte !
Le contexte dans lequel l’on écrit un communiqué de presse pour une fusion permet de mieux structurer et vendre l’information, en faveur de son entreprise. Ce contexte peut être la zone géographique et les pays impliqués. Par exemple, s’il s’agit d’une entreprise algérienne qui absorbe une société camerounaise, et que vous écrivez pour le public algérien, le piège est d’utiliser une titraille qui renvoie davantage à la boîte camerounaise qu’à celle algérienne, mieux connue du public algérien. Il en est de même si le communiqué est adressé à la presse camerounaise. Il est donc essentiel de valoriser l’entreprise locale dans le cas d’une communication régionale ou nationale.
Structure du communiqué
Titre : faire apparaître le nom des deux entreprises et celui de la nouvelle Dans le titre du communiqué de presse, l’idéal serait que l’information transmise présente le nom des deux entreprises qui ont fusionnées, ainsi que celui de la nouvelle société née de la fusion des deux autres.
Ce serait par exemple : la Laitière du Sénégal fusionne avec la Sobolait du Burkina- Faso pour former la grande société ouest africaine de production de lait, la Laitière SA.
Il en va de même si la nouvelle entité est au nom de la nouvelle société. Il n’est pas essentiel d’apporter davantage d’information au risque de rallonger le titre.
Chapeau : il présente les données stratégiques et/ou économiques de cette fusion
Juste sous le titre, le chapeau doit pouvoir présenter en quelques mots la position économique des deux acteurs qui ont fusionné. Mais aussi, lorsque l'information est disponible, annoncer les répercussions de ce regroupement sur leur marché. Ces informations seront bien entendues détaillées dans la suite du communiqué.
A titre d’exemple, l’on dira : l’entreprise sénégalaise jusqu’ici deuxième producteur de lait en Afrique de l’Ouest, avec plus 10 000 tonnes produits par an, renforce son potentiel en fusionnant avec la jeune entreprise burkinabè, qui défend une production annuelle de 4 000 tonnes. Cette fusion annonce la création d’un nouveau géant de la production laitière dans la sous-région avec une ambition de production de 20 000 tonnes l’année d’ici deux ans.
Paragraphe 1 : présenter les deux sociétés
Première partie du corps de l’article, le paragraphe doit planter le décor en revenant sur une présentation des deux entreprises, l’une après l’autre, cette fois en faisant appel à plus de détails que dans le chapeau.
Exemple : L’entreprise sénégalaise la Laitière est une société historique du pays, créée en 1940. Elle a résisté à l’usure du temps et à la forte concurrence des produits laitiers importés de l’Occident et du Nigéria voisin et forme aujourd’hui, l’un des noyaux solides de l’industrie sénégalaise. Société parapublique, elle emploie plus de 2000 travailleurs et réalise un chiffre d’affaires moyen de 4 milliards l’an pour une production d’environ 10 000 tonnes. Avec sa nouvelle acquisition de la Sobolait, elle-même fleuron de l’économie burkinabè avec une production annuelle de 4000 tonnes de lait pour une chiffre d’affaires de 2 milliards de francs CFA, les ambitions de la nouvelle structure La laitière SA sont connus : être le géant ouest-africain de la production laitière en Afrique de l’Ouest avec une production annuelle de 20 000 tonnes. Une fusion qui permettrait aux deux entreprises de mieux faire, face à la concurrence de plus en plus rude des produits d’Asie, d’Europe et même du Nigéria voisin.
Paragraphe 2 : ce qui va changer avec la fusion
Il est question de présenter de manière concrète ce qui va désormais changer après la fusion. Qu’adviendra-t-il des usines, des employés, du circuit de distribution des nouveaux services et produits et même de la nouvelle administration…
En gros, il faut présenter la nouvelle entreprise et ses ambitions.
Il s’agit aussi bien d’évoquer les objectifs internes, que ce soit en termes de recrutement ou de restructuration, mais aussi les objectifs externes qui sont généralement commerciaux. Cette partie devra s’accompagner des citations des deux dirigeants des entreprises qui viennent de fusionner. Ils expliquent pourquoi ils ont opté pour cette fusion, et quel impact cela aura-t-il pour leur entreprise.
Paragraphe 3 : les parties impliquées dans la fusion et les détails financiers
A ce niveau, les journalistes attendent du communiqué de presse qu’il leur indique les parties qui ont rendu l’acte de fusion possible, notamment le cabinet qui a mené les négociations, et d’autre part, le coût de l’opération.
A hauteur de combien la fusion a -t-elle été possible ? Ces informations sont très importantes si l’on souhaite figurer dans les médias spécialisés dans l’information financière.
A propos : les informations pratiques
Évidemment, comme pour tout type de communiqué, il est important de conclure en donnant des informations à propos de chaque entreprise impliquée.
Il faut consacrer un paragraphe pour chaque entreprise, précédé du titre A propos de … (nom de l’entreprise). La suite du paragraphe revient en détail sur le nom de la société, ses quartiers, sa date de création, ses dirigeants, sa vision. Les deux paragraphes sont alors suivis des Contacts utiles. Cette partie comporte le contact et l’adresse email de l’entreprise et un contact presse.
Un exercice à maitriser
Plus technique qu'un communiqué pour annoncer une levée de fonds, mais moins long qu'un communiqué bilan financier, le communiqué pour annoncer une fusion devient néanmoins plus facile à réaliser lorsqu'on suit le plan, que l'on vient de le détailler ci-dessus.
Comments